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Camille Rocailleux

« Le travail avec Lou et Élise est une expérience qui résonne encore en moi aujourd’hui. Je sortais fraîchement du conservatoire et avec eux je devais « danser » avec une caisse-claire, en interaction avec la danseuse, trouver l’état juste, la bonne présence, ne pas en faire des caisses et rester vigilant, dans l’instant, toujours prêt à tout. « l’important ce n’est pas de sauter à 10 mètres, mais de persuader tout le monde que tu en es capable » me disait Lou. C’est en tout cas les souvenirs et les émotions qui me reviennent quand j’essaie de me remémorer cette aventure scénique qui fut, je pense, avec le recul, une sorte de déclic, de déclencheur pour la suite de mon parcours artistique. Une façon simple, organique, presque animale d’aborder le mouvement, une façon naturelle de désacraliser la place du corps, de la gestuelle dans le langage qui est le mien, la musique vivante – ça m’a plu et dans ce plaisir de la découverte, j’ai eu envie d’explorer plus loin au cours de mes travaux qui ont suivi. Depuis, je défends souvent une « physicalité » engagée dans mes spectacles, j’essaie de penser les mouvements de l’instrumentiste ainsi que les sons qu’il fait naître comme un tout, à travers la composition, les percussions corporelles et un théâtre musical qui me ressemble et que je continue de fouiller aujourd’hui. »